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.— Bien, mon brave homme, répliqua Borrowdale.Mais venez ici un moment; et dites-moi votre nom.— Sam White être mon nom, dit le nègre sans hésiter.— Ah! je me rappelle.Vous avez scié du bois pour moi, n’est-ce pas?— Oui, massa.— Bien! Que savez-vous sur cette pauvre petite? Comment est-elle venue ici?— Oh! ben étrange histoire, massa, dit White.Mais moé dire à vous tout ce que moé connaître.Dernière nuit, jeune homme s’arrêter devant station et demander de mener traîneau ou li dire et li ben payer moé.Alors li commander moé aller chercher jeune fille près Cruikshank Lane, moé aller et trouver elle dans maison vide; prendre jeune fille, charrier elle à King street.Jeune homme là sauter dans traîneau à moé et dire aller vite, vite! Et jeune fille vouloir arrêter et pas vouloir rester avec li.Moé vouloir aider pauvre fille.Li donner coup de poing à moé, faire tomber du traîneau et partir avec pauvre fille.Alors autre traîneau arriver avec autre gentilhomme et li dire à moé que li jeune homme pour avoir volé li.Moé monter avec li et chasser, chasser jeune homme loin, loin, et pas pouvoir attraper li.Pis jeune fille sauter du traîneau de li, tomber dans neige, pas sensible, pas parler.Autre gentilhomme pas vouloir arrêter pour ramasser fille, moé descendre et ramener pauvre fille ici, comme moé pouvoir.Elle être ben malade!— Oh! c’est cela, c’est cela, dit Fleesham quand le nègre eut fini.Fort jolie histoire, en vérité, n’est-ce pas, Squobb? Ce brave jeune homme dont il parle était le coquin de Morland, et voilà sa gentille complice, sans doute.Sans doute! Un vrai roman.Je pensais bien que nous n’étions pas au bout de ses aventures.Voilà donc, mon très cher Borrowdale, les charmants objets de votre bienveillance.Non contents de se perdre, ils entraînent une foule de fripons à leur suite.Oh! une ravissante main pour les diamants.Bien, nous allons voir!Après ces mots, Fleesham, transporté de colère et frissonnant d’horreur à la vue de la coupable, s’écria:— Allons, monsieur White ou Black, ou quel que soit votre nom, venez! Vous ne désirez pas beaucoup, je pense, conserver votre prise ici, quoiqu’elle soit assez précieuse.Elle pourrait aussi être dangereuse.Nous allons la mener à l’hôpital.On s’en chargera là de façon à arranger tout le monde, m’est avis.— Non, Fleesham, ne vous pressez pas, agissez comme un homme de bien, dit Borrowdale dont les yeux restaient, depuis quelques moments, fixés sur le visage de la jeune fille.Je jurerais qu’il y a là -dedans une méprise.Savez-vous quelque chose au sujet de cette bague, White?— Moé jamais avoir vu, répondit le nègre après avoir examiné le chaton; moi rien savoir, massa, rien en tout.Borrowdale s’était d’abord proposé de faire transporter la jeune fille chez lui, chose qu’il avait faite plus d’une fois en de semblables cas; mais, comme les circonstances étaient de nature à soulever des soupçons sérieux, pour ne rien dire de plus, il se vit forcé de céder aux rigoureuses suggestions de son ami, et la malheureuse jeune fille fut en conséquence conduite sur-le-champ à l’hôpital, et là confiée à la double vigilance de la faculté et de la loi.Pauvre Madeleine! Ainsi le faux pas de la précipitation, l’erreur d’un moment d’égarement, nous entraîne à notre ruine et détruit d’une main sans pitié la paix et le bonheur de bien des jours.C’est avec l’esprit pénétré de douleur que nous te suivons, Madeleine, à travers ce dédale de malheurs, car au bout nous apercevons le gouffre où peuvent aboutir tes misères.C’est un exemple pris entre des milliers du même genre, hélas!Que de femmes n’ont pas succombé ainsi? Où est le talisman qui les peut préserver de l’abîme, la main qui peut les en arracher? La vertu, dira-t-on.Oui, la vertu; mais combien sont sincèrement vertueux; combien ont la force de l’être au milieu de ce monde cruel, impitoyable, toujours prêt à battre des mains au succès et à siffler les défaites!Cependant, Madeleine, tu n’es pas encore oubliée.Quoique loin et s’avançant vers la terre étrangère, tes amis pleurent encore pour toi; et puis un amant et un frère, le cœur déchiré, te cherchent partout.Oui, et nous aussi, Madeleine, pouvons pleurer pour toi, car tu étais aussi innocente que pure, et les lis n’étaient pas plus blancs que toi, avant que tes mains ne fussent forcées à l’indolence, sœur aînée du mal, et avant que la pauvreté n’eût soufflé la folie dans ton oreille.VII.La recherche — Le mauvais cheminDès que Borrowdale eut quitté le théâtre de la rixe et disparu avec ses amis, Mark et Guillaume, les deux principaux auteurs de l’attroupement, s’entretinrent pendant quelques instants à voix basse.Puis ils passèrent chacun un bras sous les bras du jeune homme à qui Borrowdale avait parlé et l’invitèrent à les suivre hors de la foule.Il ne leur opposa aucune résistance.Comme ils paraissaient tous les trois paisibles, on les laissa continuer leur route sans les inquiéter.Bientôt ils se trouvèrent seuls.Ils se dirigèrent vers le faubourg méridional de la ville, et, après avoir marché en silence pendant un quart d’heure à travers les rues transversales et les routes à demi établies de cette localité, ils débouchèrent sur le marécage où s’élevait la misérable bicoque que leurs amis avaient récemment quittée.— Par ici, dit Mark; nous ne voulons pas encore vous tuer.En même temps ils entraînaient leur prisonnier, qui commençait à donner des signes d’alarme et manifestait l’intention de leur échapper.— Non, continua Mark, nous ne voulons pas vous tuer.Vous allez entrer ici avec nous, et nous nous expliquerons.Il le poussa dans la hutte et referma la porte sur eux.Le lieu était sombre et désolé, bien propre à intimider un homme faible de caractère et bourrelé de remords comme l’était le prétendu séducteur de Madeleine, Grantham (on l’a reconnu), ainsi qu’il disait s’appeler.Nulle lumière, sauf la clarté pâlotte d’un rayon de lune, ne pouvait lui indiquer l’étendue du danger qu’il courait.Cependant un de ses gardiens lui paraissait plus disposé à l’emportement qu’à la pitié, et tous deux le tenaient en leur pouvoir, loin de toute assistance.Il fallait qu’il leur obéît, qu’il en passât par où ils voudraient.C’était assez pour effrayer un homme même plus résolu que lui.Il demeura tremblant au milieu de la pièce, en essayant de démêler dans les mouvements de Mark et de Guillaume les sentiments qui les animaient.Le premier boucha la fenêtre et intercepta ainsi la seule lueur qui éclairait le bouge.Grantham sentit une sueur glacée baigner ses tempes.— Que voulez-vous de moi? s’écria-t-il avec un indicible accent de terreur.On ne voyait goutte dans la pièce.— Donne-moi une allumette, Guillaume, demanda Mark, qui avait fini sa besogne
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