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. 185 Fragoso put retirer son bras à temps ; mais il ne put éviterle choc du caïman, et il fut entraîné dans le fleuve, dont les eauxdevinrent rouges sur un large espace.« Fragoso ! Fragoso ! » avait crié Lina, qui venait des agenouiller sur le bord de la jangada.Un instant après, Fragoso reparaissait à la surface del Amazone& Il était sain et sauf.Mais, au péril de sa vie, il avait sauvé la jeune fille, qui re-venait à elle, et comme, de toutes ces mains que lui tendaientManoel, Yaquita, Minha, Lina, Fragoso ne savait à laquelle ré-pondre, il finit par presser celle de la jeune mulâtresse.Cependant, si Fragoso avait sauvé Minha, c était certaine-ment à l intervention de Torrès que Joam Garral devait son sa-lut.Ce n était donc pas à la vie du fazender qu il en voulait, cetaventurier.Devant ce fait évident, il fallait bien l admettre.Manoel interpella tout bas Benito.« C est vrai » répondit Benito embarrassé, tu as raison, et,dans ce sens, c est un cruel souci de moins ! Et cependant, Ma-noel, mes soupçons subsistent toujours ! On peut être le pireennemi d un homme, tout en ne voulant pas sa mort ! »Cependant Joam Garral s était approché de Torrès.« Mer-ci, Torrès », dit-il en lui tendant la main.L aventurier fit quelques pas en arrière sans rien répondre. 186 « Torrès, reprit Joam Garral, je regrette que vous arriviezau terme de votre voyage, et que nous devions nous séparerdans quelques jours ! Je vous dois&Joam Garral, répondit Torrès, vous ne me devez rien ! Vo-tre vie m était précieuse entre toutes ! Mais, si vous le permet-tez& j ai réfléchi& au lieu de m arrêter à Manao, je descendraijusqu à Bélem. Voulez-vous m y conduire ? »Joam Garral répondit par un signe affirmatif.En entendant cette demande, Benito, dans un mouvementirréfléchi, fut sur le point d intervenir ; mais Manoel l arrêta, etle jeune homme se contint, non sans un violent effort. 187 CHAPITRE DIX-HUITIÈMELE DÎNER D ARRIVÉELe lendemain, après une nuit qui avait à peine suffi à cal-mer tant d émotions, on se démarra de cette plage aux caïmanset l on repartit.Avant cinq jours, si rien ne contrariait sa mar-che, la jangada devait avoir touché au port de Manao.La jeune fille était maintenant tout à fait remise de safrayeur ; ses yeux et son sourire remerciaient à la fois tous ceuxqui avaient risqué leur vie pour elle.Quant à Lina, il semblait qu elle fût plus reconnaissanteenvers le courageux Fragoso que si c eût été elle qu il eût sau-vée !« Je vous revaudrai cela tôt ou tard, monsieur Fragoso !dit-elle en lui souriant. Et comment, mademoiselle Lina ? Oh ! vous le savez bien !Alors, si je le sais, que ce soit tôt et non tard ! » réponditl aimable garçon.Et, de ce jour, il fut bien entendu que la charmante Linaétait la fiancée de Fragoso, que leur mariage s accomplirait enmême temps que celui de Minha et de Manoel, et que le nou-veau couple resterait à Bélem près des jeunes mariés. 188 « Voilà qui est bien, répétait sans cesse Fragoso, mais jen aurais jamais cru que le Para fût si loin ! »Quant à Manoel et à Benito, ils avaient eu une longueconversation au sujet de ce qui s était passé.Il ne pouvait plusêtre question d obtenir de Joam Garral le congédiement de sonsauveur.« Votre vie m était précieuse entre toutes », avait dit Tor-rès.Cette réponse, à la fois hyperbolique et énigmatique, quiétait échappée à l aventurier, Benito l avait entendue et retenue.Provisoirement, les deux jeunes gens ne pouvaient doncrien.Plus que jamais, ils en étaient réduits à attendre, à at-tendre non plus quatre ou cinq jours, mais sept ou huit semai-nes encore, c est-à-dire tout le temps qu il faudrait à la jangadapour descendre jusqu à Bélem.« Il y a dans tout cela je ne sais quel mystère que je ne puiscomprendre ! dit Benito.Oui, mais nous sommes rassurés sur un point, réponditManSl.Il est bien certain, Benito, que Torrès n en veut pas à lavie de ton père
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