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.« Et quel train il faudra, avait répondu Summy en plaisantant, pour nous transporter,nous et les millions du Golden Mount !.et quel excédent de bagages !.»Or, si les millions étaient bien à la place indiquée dans le cratère, voilà qu on nepouvait les en tirer.Cette complication inattendue obligeait à organiser le campement en vue d unséjour de quelques semaines.Le Scout prit donc ses mesures pour assurer lasubsistance de ses compagnons et la nourriture des attelages jusqu au jour où il seraitabsolument indispensable de redescendre vers le Sud.Vouloir passer l hiver sous latente eût été folie, en effet.Quoi qu il arrivât, que la campagne eût réussi ou non, ilfallait franchir le cercle polaire vers la mi-août, au plus tard.Passé ce terme, la routeserait impraticable dans cette région que ravagent les bourrasques et les tempêtes deneige.Cette existence allait s écouler dans l attente et, pour la supporter, une forte dose depatience ne serait pas superflue.Il y aurait lieu, toutefois, d observer l état du volcanet de surveiller la marche de l éruption.Plusieurs autres ascensions seraientévidemment nécessaires.Ni Ben Raddle, ni le Scout, ni, moins que personne, JaneEdgerton, ne reculeraient devant la fatigue, et les progrès du phénomène seraientbien certainement suivis de jour en jour.Summy Skim et Neluto, en tous cas, ne seraient pas embarrassés pour employer ceslongues heures.Ils chasseraient, soit dans les plaines du Sud et de l Ouest, soit àtravers les marécages du delta de la Mackensie.Le gibier abondait, et ce n est pas àces enragés chasseurs que les jours paraîtraient interminables.Dès le premier jour,toutefois, le Scout leur recommanda de ne pas trop s éloigner.Pendant la bellesaison, le littoral de l océan Polaire est fréquenté par des tribus d Indiens, dont il estprudent d éviter la rencontre.Quant au personnel de la caravane, il pourrait se livrer au plaisir de la pêche.Lepoisson ne manquait pas dans le labyrinthe des rios, et, rien que de ce chef,l alimentation générale eût pu être assurée jusqu à la formation des premières glaces.Plusieurs jours n amenèrent aucun changement dans la situation.L éruption nemontrait aucune tendance à s accroître.Ainsi que l avait supposé Ben Raddle, envoyant en quel point du sommet s ouvrait le cratère, la cheminée volcanique étaitbien creusée dans le flanc nord-est de la montagne, ce qu expliquait d ailleursl obliquité du profil ouest, par lequel seulement pouvait s effectuer l ascension.Ducampement établi presque au pied du Golden Mount et que dominait sa faceorientale, on entendait assez distinctement, en effet, le sourd tumulte du travailPage 171 sur 248Le volcan d or Jules Verneplutonique.L ingénieur en concluait que l épaisseur de ce flanc très abrupt ne devaitpas être considérable, et Bill Stell partageait cette opinion.Jane Edgerton, Ben Raddle et le Scout faisaient presque quotidiennementl ascension du volcan, pendant que chassait, en compagnie de Neluto, l infatigableSummy.Un jour pourtant, celui-ci voulut se joindre au trio des ascensionnistes ainsitransformé en quatuor.Mal lui en prit, et cette fantaisie risqua de coûter cher audéterminé chasseur.Parvenus à peu de distance du sommet, tous quatre, réunis par une corde,marchaient comme la première fois en file indienne, le Scout en tête, Ben Raddle ledernier, et entre eux Summy Skim précédant Jane Edgerton.Ils gravissaient le cônede cendres friables amoncelé par les anciennes éruptions sur les assises inférieuresdu volcan, quand la corde cassa net au ras du piquet que le Scout venait d enfoncer.Summy, qui se hissait à cet instant, perdit pied, tomba et se mit à dévaler la penteavec la vitesse accélérée qu indiquent les lois de la pesanteur.En vain s efforçait-ilde se retenir.Le sol auquel il s agrippait fuyait sous ses doigts crispés.Ses compagnons poussèrent un cri d effroi.Summy n arriverait pas vivant au bas dela montagne, et il allait entraîner dans sa chute ceux auxquels l unissait le reste de lacorde rompue, Ben Raddle et, avant Ben Raddle, Jane Edgerton.Heureusement, celle-ci n avait rien perdu de son sang-froid.Un hasard favorablevoulait qu elle eût trouvé sous la main, à l instant où l accident s était produit, unetouffe d arbustes nains à laquelle elle se cramponna énergiquement.Lorsque Summy,contraint d obéir aux nécessités de la gravitation, passa à sa portée, elle réussit à lesaisir par ses vêtements et, d un effort désespéré, l arrêta dans son élan.Summy fut aussitôt sur pied, un peu étourdi peut-être, mais sain et sauf.« Rien de cassé ? interrogea Ben Raddle d en bas. Rien, répondit Summy.Des bobos, peut-être, de simples écorchures qui nenécessiteront pas l intervention du docteur Pilcox ! En route, alors ! s écria Ben Raddle rassuré.Summy protesta. Laisse-moi au moins le temps de remercier mademoiselle Jane.Elle m a sauvé lavie, tout simplement.Jane Edgerton prit son air le plus pincé. Inutile, dit-elle.Nous sommes quittes.Vous me permettrez, toutefois, de vousfaire remarquer, dût cela modifier vos idées, que les femmes peuvent être parfoisbonnes à quelque chose.»Summy aurait eu mauvaise grâce à le contester.Aussi en convint-ilchaleureusement, puis l ascension fut reprise et s acheva sans autre incident.Les jours continuèrent de couler sans qu aucune modification se produisît.Aucuneflamme, aucun jet de matière éruptive ne s échappaient de la bouche du GoldenMount.On arriva au 20 juin.On imaginera, sans peine, dans quelle impatience vivaient Ben Raddle et sescompagnons.Cette impossibilité de rien tenter, cette passivité qui leur était imposée,les énervaient au plus haut degré.L installation terminée, les prospecteurs n avaientrien à faire, et un lourd ennui pesait sur le campement.Page 172 sur 248Le volcan d or Jules VerneLa personne la plus occupée était à coup sûr Jane Edgerton, qui avait pris la hautemain sur le département de la cuisine.Assurer la nourriture de vingt et une personnesn est pas une sinécure, et cela suffit à remplir une existence.Il arriva pourtant à la fidèle intendante de manquer à sa fonction.Ce jour-là, aumoment où l ascension quotidienne l amenait au sommet du Golden Mount, avec BenRaddle et le Scout, il s éleva un épais brouillard qui s opposa à la descente.Il fallutrester des heures dans cette situation, au grand chagrin de Jane préoccupée dudéjeuner de ses compagnons.S il lui avait été donné de voir ce qui se passait au campement, elle eût été moinsinquiète.Un suppléant s était trouvé, et ce suppléant n était autre que Summy.Lamême cause qui retenait les excursionnistes au sommet de la montagne lui interdisantla chasse, il s était avisé, pour charmer ses loisirs, de s attribuer,exceptionnellement, les fonctions de l intendante absente.Sanglé dans un tablier, quile fit trébucher plus d une fois, brandissant fourchette et couteau, il s activa à laconfection d un repas qui allait être succulent, si le cuisinier avait autant de talentque de zèle.Quand, le brouillard enfin dissipé, les ascensionnistes purent regagner le camp, Janeeut la surprise de voir la table prête et le déjeuner cuit à point.Il ne lui fut pasdifficile d en deviner l auteur.Summy ne se cachait pas, loin de là.Il se faisait voir,au contraire, non sans une certaine vanité, toujours sanglé dans son tablier et armé deses ustensiles culinaires, le teint rendu écarlate par la chaleur du feu
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